Le chlorure de magnésium et les blessures
C’est sur les blessures, et en particulier sur les blessures de guerre, que les observations du professeur Pierre Delbet se sont d’abord portées. À la différence des antiseptiques locaux les plus utilisés à l’époque de la Première Guerre mondiale (et en particulier l’alcool), le chlorure de magnésium ne provoque pas la disparition de tous les micro-organismes, mais soutient ceux qui sont utiles contre ceux qui provoquent l’infection. En présence de chlorure de magnésium, un accroissement spectaculaire de la phagocytose (destruction des bactéries pathogènes par les globules blancs), dans certains cas multipliée par 3, est noté. Les études sont faites par le professeur Delbet d’abord in vitro (sur des cellules), puis confirmées par des observations in vivo (dans l’organisme). À l’époque de la guerre, puis par la suite, une solution de chlorure de magnésium à 12,5 ‰ (pour mille) est utilisée en pansement sur les plaies.
Aujourd’hui, les témoignages de l’efficacité de ce procédé sont nombreux (voir en particulier le paragraphe « Le chlorure de magnésium en famille : petite enquête à Saint-Paul-aux-Bois » ). L’énorme avantage du chlorure de magnésium, qui ne provoque pas la mort des cellules soumises aux agressions extérieures (et en particulier les cellules de la peau), est qu’il permet une cicatrisation beaucoup plus harmonieuse, en particulier avec moins de « bourgeonnements ». Ce raisonnement est valable pour les plaies ouvertes mais aussi pour les brûlures.
Voici comment procéder : diluer 20 g de chlorure de magnésium dans de l’eau préalablement bouillie, en imbiber des compresses stériles et les appliquer sur la plaie. Ces compresses doivent être renouvelées le plus souvent possible, au minimum 2 à 3 fois par jour, et toujours avant qu’un séchage complet ne soit observé. Il semble en effet que la compresse s’appauvrisse vite en chlorure de magnésium, qui passe rapidement dans le corps via la plaie pour agir.